Du 4 février au 9 mars 2008, Spéléolaos 2008 sera la dixième expédition spéléologique depuis 1998 à Vang Vieng, au Laos. Dans la continuité des recherches précédentes, l'objectif est de poursuivre la prospection, l'exploration des cavités et leur topographie dans les massifs karstiques de Vang Vieng. Les possibilités de nouvelles découvertes sont très nombreuses sur l'ensemble du secteur...

Ce carnet de bord, écrit au jour le jour, relate nos découvertes à la recherche des Phuan Falang, mythiques et mystérieux habitants des grottes de Vang Vieng, que nous espérons bien voir cette année...

Spéléo Laos 2008 est soutenue par le CDS26, la Fédération Française de Spéléologie et la CREI.

dimanche 10 février 2008

Vang Vieng, intérieur nuit, premiere !

La nuit a été bonne ! Dormir dans un lit est autrement plus agréable que sur une banquette d'un train de seconde classe thaï. Ce n'est pas que ça n'est pas confortable, un train de seconde classe thaï, on y a même plus e place pour les jambes que dans une première française, mais un lit, c'est quand même beaucoup mieux !

Nous voici bientôt de l'autre coté de la Nam Song. Louis et moi tentons de retouver le chemin de Tham Nang Oua à travers les rizières. Eric et Laurent se demandent si nous arriverons un jour à la cavité tant nous nous enfonçons dans une jungle dense garnie de pièges en bambou. Je propose d'aller sur la droite. Louis propose d'aller à gauche. Nous le suivons et arrivons bientôt à Tham Nang Houa. Non loin de l'entrée, Eric avise une galerie à laquelle nous n'avons pu accéder en 2006 car son départ en escalade était largement au-dessus de mon niveau ; Eric la franchi aisément, comme il se doit. Derrière, nous trouvons près de 50 m de nouvelles galeries que nous topographions dans la foulée. Une centaine de mètres plus loin s'ouvre une autre galerie que je ne me souviens pas avoir vu en 2004. Cinquante mètres de plus, dont une jolie salle, sont topographiés...

Au-delà du ressaut, les galeries Zip et Crunch sont comme je m'en rappelais : belles et spacieuses, mais moins cependant que celle des Gours à Chier. Il y a des traces de pas, donc nous ne sommes pas les premiers à passer ici. Nous sommes presque au fond. Après les Nénuphars, une galerie sur la droite que Louis et moi ne connaissons pas nous entraîne vers un siphon bizarre, une pente boueuse et raide qu'il faudrait descendre pour savoir où elle mène. Il y a des fragments de bois sur le sol, des feuilles mortes... Serions-nous près de la sortie ? Sans corde, difficile de l'affirmer...

Plus loin encore, peu après le Chaos Niaï, un petit siphon est désamorcé au pied de la paroi. Eric m'enjoint de m'y glisser. Il y a un peu de boue qui facilite ma reptation et me permet d'accéder à une galerie perpendiculaire. Un départ à droite. Un départ à gauche. Un courant d'air à gauche. Je prends à gauche. Nouveau siphon, large et sec et puis... Et puis une galerie de 6 m par 4 qui s'enfonce dans la nuit. Cette fois, il n'y a pas de trace au sol : c'est du neuf ! Eric, Laurent et Louis me rejoignent et nous découvrons ensemble une nouvelle portion du réseau, très belle et joliment concrétionnée, qui s'achève sur une trémie instable et peu engageante. Dommage que cela s'arrête si vite...

Au retour, une lucarne sur la droite, une fois de plus au ras du sol. Laurent s'engage : Bingo ! Cela continue. Galerie de belle dimension, pas la soeur jumelle de la précédente, mais presque. Un talus argileux et, en haut, une salle magnifique, immense. Comme dirait l'autre, dans un film que je ne citerai pas « on va l'appeler salle des Titans, parce qu'elle est... titanesque ! ». Cela scintille de partout, le sol est tapissé de gours cristallins auprès desquels les gours à Chier font pâle figure. Nous avons des scrupules à piétiner toute cette beauté endormie et essayons de faire le moins de dégâts possible. Il y a des départs partout, la plupart inaccessibles, en hauteur, qu'il faudra qu'Eric et Laurent escaladent demain pendant que Louis et moi ferons la topo. Nous explorons une galerie un peu étroite comparée à la salle, franchissons des gours noirs qui donnent accès, de nouveau, à une trémie encore moins engageante que la première. Retour dans la salle dont le sol est soudanin plus argileux. Nous chutons tous au moins une fois : c'est décidé, ce sera la galerie des Gauffres ! (et en plus, ça croustille sous les pieds !). Le fond de la salle nous déçoit encore, s'arrêtant sur la même trémie que précédemment, à peu de choses près.

De retour dans la nuit, traversant les rizières en nous guidant au son des bars de la Nam Song Island, nous sommes fourbus, mais sacrément fiers de nous. Ce n'est pas tous les jours que l'on fait de la première en descendant du minibus...

Nicolas

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