Temps couvert sur Vang Vieng...On en profite pour aller faire un tour sur le poljé. Première surprise, au fond de la vallée: le petit lac où barbotent les buffles est alimenté par un gros tuyau plastique qui amène une eau très fraiche, très claire. Il faudra absolument trouver d'où elle vient, vu qu'à cet endroit, on est entourés de calcaire...Je repense également à la prospection qu'on avait fait en 2006, quand on mourrait de soif, à quelques centaines de mètres de là, reduits a laisser une bouteille d'eau sous une stalactite toute la nuit: on avait été contents de recuperer une demi-bouteille le lendemain!
On longe la falaise, là où theoriquement on devrait trouver des pertes, peut-etre celles qui nous meneraient à Tham Hong Ye. Rien de bien concluant, jusqu'à ce qu'on se décide à rentrer à Vang Vieng. En quittant la falaise, une petite depression attire l'oeil. On descend parmi les blocs, vers le fond. Sous un des rochers apparait un petit trou. J'allume ma frontale pour y regarder de plus près: rien de bien engageant, pas de courant d'air, c'est etroit et la roche a l'air coupante. Ca pourrait etre juste un espace vide entre deux rochers. Mais quand même: il y a un minuscule lit de ruisseau qui disparait là, on est au fond d'une depression...J'avance donc, mais sans trop y croire. Ca continue. Darcy, un neo-zelandais qu'on a rencontré ici, et qui s'est decouvert une passion pour la spéléo, me suit. On passe entre des blocs, ca se descend, en desescalade. Et ça commence a prendre de la gueule: il y a des restes de remplissage, les mêmes galets que l'on trouve dans les cavités plus bas, des blocs calcaire tout propres, tout lavés, mêmes des coups de gouge. Ca s'elargit, petit à petit. L'enthousiasme gagne, jusqu'à ce qu'on soit arretés par un petit ressaut à equiper. Il faudra revenir...
Seulement voilà, depuis près de cinq jours, le temps alterne entre grosse pluie et temps couvert, menaçant. On n'ose même plus aller voir les cavités actives, et vu l'etroitesse de la perte, à l'entrée, on attendra...Tout le monde a sorti les imperméables, les parapluies. On se retrouve enrhumés, serieusement: mal de tête, grosse toux, etc...C'est un comble, quand même! Elle est passée où, la saison sèche, bordel! On dirait que ce temps enerve même les laotiens: un soir d'orage, des cris retentissent dans la rue, un homme apparait, gros couteau de boucher à la main, l'air visiblement enervé. Il en veut au proprietaire de la Phonesaksit Guesthouse, qui s'est refugié chez lui, rideaux de fers baissés. On est surpris par cet accès de violence, c'est la première fois qu'on voit ce genre de scène ici. Mais les commerçants voisins finiront par s'en mêler, une fois la surprise passée: ca se termine en conversation, un peu vive, certes, mais finalement les deux antagonistes se calmeront. On apprendra finalement que l'objet de la dispute est un falang (etranger), client de Phonesaksit, qui n'a pas payé sa note, au restaurant voisin...
Il continue de pleuvoir...Hier, on a cru qu'on serait coincés toute la journée à la guesthouse...Toute la matinée, on a eu un enorme orage...Finalement, vers midi, on a profité d'une acalmie pour aller à Tham Nang Oua, histoire, entre autre, d'equiper l'escalade: il serait temps qu'on arrete de laisser des traces de boues sur toutes les concrétions ;) Il semblerait qu'au fond de la galerie des Nenuphars, il y ait moyen de passer sous la trémie...Par ailleurs, en ressortant vers 18h, il y a quand même un énorme courant d'air soufflant, particulièrement sensible au niveau de l'escalade. Y'a de l'exploration à faire encore ;)
Je suis également allé voir Wang Ger, notre guide et ami hmong. Il me parle d'enormes cavités, quasi-inexplorées, dans la province de XiengKhouan, près de la Plaine des Jarres. Ca a l'air franchement interessant, mais il faudra prévoir quelques jours pour y aller. Par ailleurs, il me reparle de la légende associé à la cavité qu'il a ammenagée pour des visites touristiques: il y a très longtemps, pendant les invasions siamoises, les thailandais seraient venus à dos d'elephant deposer un tresor d'argent dans cette grotte, qui n'aurait jamais été recuperé. Les villageois de Ban Phatao espèrent encore le trouver, apparemment, d'où les traces de fouilles ici et là. D'ailleurs, Wang Ger est fort interessé par notre perfo: il me dit que ça pourrait servir pour les fouilles, et, avec un petit air conspirateur, me dit egalement que si on trouvait quelquechose, on ne le mentionnerait à personne d'autre, on ferait juste un partage équitable entre découvreurs de l'improbable trésor...Decidèment, cette légende de tresor caché au fond d'une grotte, que ce soit un tresor français, thailandais, japonais ou autre, est tenace...Et personne ici ne semble croire que la spéleo puisse etre une activité desinteressée!
Mais quand même: il y a seulement quelques années de cela, une immense cache de statuettes de Boudha, inestimable, a bien été decouverte dans une cavité dans les environs de Luang Prabang, vraisemblablement cachées là pour les proteger des pillages lors des invasions thailandaises. Alors, qui sait, peut être qu'un jour la chance pourra nous sourir :D
A+!
Gabriel
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2 commentaires:
Et bien , faut pas vous laisser seuls, tous les deux ! Voilà plein de chose à faire, à voir, à explorer ! C'est cool. Au fait, la grotte de Vang Ger, c'est Tham Pepalak ? Il nous y avait emmené à la recherche du dit trésor il y a 4 ans... Dites lui bien qu'on arrive la semaine prochaine... Vivement mercredi !
He ben, ça promet pour la mouture 2008 !
Même plus besoin de forer des ouvertures.
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